La déforestation au Canada : remettons les pendules à l’heure

Il ne fait aucun doute que la déforestation est un grave problème mondial ayant des répercussions sur les changements climatiques. Les immenses incendies en Amazonie et en Indonésie n’en sont que les exemples les plus récents. En revanche, beaucoup d\’informations erronées circulent au sujet de la déforestation ainsi que sur les endroits où elle se produit et sur ses principales causes.

Pour commencer, le simple fait d\’abattre un arbre n\’est pas un acte de déforestation d’après la définition des Nations Unies. Par contre, on se livre à la déforestation lorsqu’on enlève des arbres ou des forêts pour les remplacer par quelque chose d\’autre. Pensons à la conversion des terres forestières pour faire place à des terres agricoles, des projets pétroliers et gaziers, de nouvelles maisons, des lignes hydroélectriques ou à des réservoirs, des stations de ski et des terrains de golf. En d\’autres termes, on parle de déforestation quand la forêt disparaît pour de bon et qu’elle est peu susceptible de se régénérer.

Cela ne veut pas dire que les forêts du monde entier ne sont pas perturbées temporairement par des interactions avec la nature et les êtres humains. Les infestations d\’insectes, les maladies et les feux de forêt se produisent naturellement depuis des milliers d\’années. La forêt vierge parfaitement intacte n’existe tout simplement pas. L’activité humaine (par exemple, l\’exploitation forestière) perturbe également la forêt, mais dans le cas du Canada, la loi provinciale exige que la forêt soit régénérée avec succès, soit naturellement, soit par des moyens artificiels (plantation et semis). Plus de mille nouveaux semis sont plantés chaque minute au Canada pour aider à régénérer ce qui a été récolté.

Le fait qu’on agisse ainsi au Canada contribue à expliquer pourquoi notre industrie forestière n\’a été responsable que de 4 % du déboisement total du Canada en 2016 ; ces 4 % correspondent aux terres forestières utilisées pour l’aménagement de nouvelles routes d\’accès forestières permanentes.

3

Les principales causes de la déforestation

En réalité, la plus importante cause de déforestation au Canada est la conversion des terres forestières en terres agricoles. Cela représentait les deux tiers de la déforestation totale du Canada en 1990. Aujourd\’hui, ce type de conversion ne représente plus qu’un tiers de la déforestation. La deuxième cause majeure de déforestation est l\’exploitation pétrolière et gazière (24 %), suivie par les nouvelles lignes hydroélectriques et les inondations liées aux réservoirs (12 %), l\’exploitation minière pour le minerai et la tourbe (9 %) ainsi que le développement urbain municipal (9 %). Donc, si nous voulons réduire la déforestation au Canada, nous devrions d\’abord nous concentrer sur les raisons pour lesquelles les terres forestières sont converties en terres agricoles (et sur les autres utilisations des terres mentionnées ci-dessus). Mais ça ne suffit pas. Nous devons également nous interroger sur notre consommation d\’huile de soja et de palme importée, de bœuf, de bois et de pâte à papier. Ces produits, ainsi que le défrichement des terres forestières pour le pâturage du bétail et le bois de chauffage, sont les principales causes de la déforestation à l\’échelle mondiale.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la déforestation, je me permets en toute modestie de vous suggérer la lecture de mon livre! (Deforestation in Canada and Other Fake News est disponible en anglais à l’adresse suivante : www.johnmullinder.ca). Mon livre traite du taux de déboisement au Canada, de l’histoire de la déforestation, de ses causes et de la façon dont le Canada se compare aux autres pays. Il présente également les faits essentiels sur la foresterie au Canada et s\’attaque aux « autres fausses nouvelles » liées à de nombreuses allégations environnementales fausses et trompeuses, au manque de rigueur des médias et à l’écoblanchiment.

John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
Scroll to Top