Trouvailles sous le couvercle

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Des études récentes ont fait état de l’impressionnant gaspillage de nourriture qui se fait tant à l’étape de la préparation qu’à l’étape de l’élimination des déchets. Il y a aussi beaucoup de gaspillage de matières recyclables, en particulier de papier. Qu’en est-il au juste, et que pouvons-nous y faire?

Le présent article examine le contenu des poubelles des ménages ontariens selon trois aspects, plus ou moins arbitraires : les matières recyclables jetées au rebut, les matières problématiques dont la recyclabilité aurait avantage à être repensée et les matières qu’il est pour le moment impossible de recycler.

1.        Matières recyclables jetées au rebut

En Ontario, près de 80 % du papier d’usage domestique est récupéré par le système des boîtes bleues aux fins du recyclage. C’est très bien. Une grande quantité de papier se retrouve toutefois dans les sites d’enfouissement, qu’il s’agisse de carton pour boîte, d’imprimés ou de papier impression-écriture. Après trente ans de boîtes bleues, on serait en droit de s’attendre à de meilleurs résultats du système de collecte provincial.

À quoi est dû cette sous-performance? À un manque de connaissances? À un manque d’accessibilité? À une combinaison des deux? Des millions de dollars ont été dépensés par les

Why do we junk so much good stuff fr

municipalités en frais de promotion et d’éducation populaire. « Nous acceptons les matières abc », « Nous n’acceptons pas les matières xyz », « Toutes les matières vont dans le même bac »… Une campagne à l’échelle provinciale réduirait probablement la confusion qui règne et contribuerait certainement à faire remonter les taux de récupération.

Dans certaines municipalités, on encourage les bonnes pratiques de consommation en limitant l’accès au dépotoir et en rendant le recyclage plus avantageux, par exemple en facturant selon le nombre de sacs de poubelles ou le volume des contenants d’ordures, en réduisant le nombre de sacs de poubelles permis à chaque collecte ou en diminuant la fréquence des collectes. Le fait qu’environ 50 % de la population ontarienne habite dans des immeubles à appartements pose un grand défi. Il est plus facile de tout jeter en vrac dans la chute à rebut que de trier les matières recyclables et d’aller les porter dans les bacs de recyclage du rez-de-chaussée…

La confidentialité constitue un autre défi de taille. On peut avoir des scrupules à mettre ses factures ou ses relevés bancaires et financiers dans la boîte bleue. Une bonne déchiqueteuse pourrait faire partie de la solution. Il s’agira alors de placer les retailles au fond du bac ou de les tasser contre les parois.

Enfin, un autre défi consiste à déjouer le cerveau humain. En effet, une étude récente suggère que le cerveau fonctionne de telle sorte qu’il perçoit le papier lisse comme recyclable et le papier froissé comme non recyclable. Il faut donc éviter de chiffonner le papier!

Cela dit, il n’y a pas que le papier qui manque à l’appel dans les bacs de récupération ontariens. Les taux de récupération des contenants pour boissons en aluminium et en acier ainsi que les bouteilles de plastique en PTE et en HDPE sont bien en deçà des taux obtenus par les systèmes de consigne.

Tout cela entraîne un volume de déchets considérable. Si les trois quarts du papier, des contenants pour boissons et des bouteilles de plastique que les ménages ontariens jettent au rebut étaient plutôt envoyés au recyclage, le taux de récupération du système des boîtes bleues passerait alors de l’actuel 66 % à un taux impressionnant de 80 %, un grand pas pour l’environnement.

2.           Matières problématiques dont la recyclabilité aurait avantage à être repensée

Il s’agit d’articles potentiellement recyclables, mais qui, vu leur composition, posent des défis techniques aux centres de recyclage. Font partie de cette catégorie les stratifiés multicouches, le plastique compostable, les plateaux de plastique noir pour les commandes à emporter, les conteneurs de jardinage en plastique, l’emballage-étiquetage moulant, les tubes métalliques, les capsules pour boisson chaude à usage unique, les plastiques opaques (PTE) et les boîtiers pliables (non-PTE). Pour en savoir davantage sur les défis que ces matières posent aux programmes de recyclage nord-américains, veuillez cliquer ce lien.

3.           Matières qu’il est pour le moment impossible de recycler

Les emballages multicouches de papier et de plastique ne trouvent pas leur voie dans le système de recyclage actuel. Pour des raisons techniques et économiques, des équivalents faits d’une matière unique n’existent pas encore. Comme certaines autres matières problématiques mentionnées plus haut, on pourrait tirer de ces déchets de l’énergie de biomasse, plutôt que vouloir les recycler à tout prix.

Cela fait le tour. On a maintenant une bonne idée de ce qui se trouve dans les poubelles, de ce qui demande amélioration et des solutions qu’on aurait avantage à mettre en œuvre.

Ce qui se cache sous le couvercle

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Source: PPEC analysis of Stewardship Ontario data for Ontario households (2013).

John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
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