Les épiciers ont besoin de gérer le changement, pas d\’essuyer des pertes sèches

\"JohnJohn Mullinder, Directrice exécutive

(Afficher des articles réguliers sur les questions d\’environnement et de durabilité incidence sur l\’industrie canadienne du papier d\’emballage).

 Nous sommes bien conscients que le « système » résidentiel de Boîte bleue de la Colombie-Britannique est un méli-mélo compliqué de différents arrangements de collecte et de points de contrôle, avec un éventail d\’instructions confus au sujet de ce qui doit, ou ne doit pas, aller dans la boîte ou le sac.

 Nous comprenons bien que ce méli-mélo a besoin d\’être transformé en un système qui a du sens, qui est logique au plan de sa structure et standardisé là où c\’est possible, est harmonisé avec d\’autres programmes là où c\’est applicable, tout en étant économique, efficace et respectueux de l\’environnement.

Nous sommes conscients que le déplacement réglementé par la province d\’un contrôle municipal à 100 p. 100 à un contrôle par l\’industrie à 100 p. 100 représente un processus majeur qui doit être géré avec soin et au fil du temps afin que le nouveau système géré et payé par l\’industrie évolue avec des perturbations minimes pour les consommateurs.  Nous nous rendons compte que d\’autres services (tels la collecte des ordures et des déchets organiques) sont inter-reliés.

Nous comprenons que la politique est toujours présente lorsqu\’il y a du changement réglementaire dans l\’air : certains leaders municipaux ne veulent pas perdre le contrôle qu\’ils ont assumé au cours des années ; les employés des gouvernements locaux ne veulent pas perdre leur emploi ; certains ont peur de la concurrence avec le secteur privé.  Bon nombre parmi ces voix des gouvernements locaux n\’y sont pas allées de main morte au cours des récents mois, jetant de l\’huile sur le feu des querelles politiques et suscitant des propos alarmistes par l\’imprimé et les médias sociaux. 

Ce que nous ne comprenons pas, c\’est pourquoi ceux qui ont ébauché ce plan se sont si facilement dégonflés et ont lancé un gros os au lobbying des gouvernements locaux.  Car c\’est exactement ce que ce plan particulier est en train de faire.  En effet, les concepteurs du plan disent : « Nous (l\’industrie) allons vous donner le ‘droit de premier refus’ sur la collecte et nous allons vous permettre de continuer à axer la collecte sur les frontières municipales.  Nous savons que ce n\’est pas la façon la plus efficace de faire la collecte des matières, mais en vous permettant de rester dans le jeu, peut-être allez-vous adoucir quelque peu votre rhétorique et faciliter ainsi la transition ».

Le reste de l\’ébauche de ce plan découle de cette décision politique clé d\’offrir aux gouvernements locaux le ‘droit de premier refus’ sur la collecte.  Le secteur privé (qui fait actuellement la majeure partie de la collecte en C.-B.  en qualité d\’entrepreneurs ‘gérés’ par les municipalités) pourrait effectivement être coupé de la possibilité de concurrencer directement pour les contrats de collecte.  Il pourra seulement obtenir de soumissionner pour une partie de l\’action si le gestionnaire de la collecte (la plupart du temps le gouvernement local) décide de se retirerUn gouvernement local qui voudrait rester dans la course, toutefois, pourrait toujours approcher un entrepreneur du secteur privé pour faire le travail en son nom à un coût inférieur au celui du « prix d\’équilibre » de l\’ébauche de plan et empocher la différence.  Pourquoi aurions-nous besoin de cet intermédiaire?  Pourquoi les entrepreneurs du secteur privé ne seraient-ils pas capables de soumissionner directement pour ce service?

Il y a des conséquences majeures (des coûts de gérance additionnels) qui découlent de cette décision politique sur la politique des collectes.  À présent, le plan ne préconise par une collecte relativement simple à l\’échelle de la province axée sur la meilleure gestion logistique pour sortir le plus possible de matières : maintenant, ce plan doit gérer des alternatives (advenant qu\’un gouvernement local se retire) pour contourner les frontières municipales.  Maintenant, le plan doit comporter un mécanisme que ses concepteurs appellent un prix d\’équilibre, une idée qui n\’a pas fonctionné avec le papier imprimé et l\’emballage partout ailleurs, et qui devrait exiger de fouiller dans des années d\’études consultatives, si cela devait êtreEt il n\’y aura pas de promotion et d\’équipe d\’éducation à l\’échelle de la province mais bien plusieurs (une pour chacune des municipalités qui embarqueront dans le projet, et une de Multi-Material BC quand les gouvernements locaux se retireront).  Même si tous s\’organisent correctement, il y aura duplication de coûts ici. 

Les coûts les plus significatifs pour les gestionnaires responsables de ce marché politique sur la collecte viendront du côté du traitement.  En vertu de l\’« approche progressive » suggérée par les concepteurs de ce plan (ajouter des nouvelles matières uniquement « quand les marchés deviendront disponibles »), les transformateurs britanno-colombiens pourraient avoir à réinventer plusieurs fois leurs centres de tri de matières recyclables : une fois pour s\’ajuster à la nouvelle liste de collecte transportée, puis, encore et encore à mesure que des matières s\’ajouteraient (ou peut-être pas) au cours des années. 

Cette approche de « friche industrielle » est la pire, la plus coûteuse façon de concevoir un système.  Il vaut beaucoup mieux concevoir en fonction des éventualités les plus attendues dès le départ, une opération (entièrement nouvelle) plutôt que d\’y ajouter des  éléments au compte-gouttes au fil du temps.  Il y a un avantage exceptionnel à partir avec des nouvelles installations : un nouveau centre de tri de matières recyclables peut être conçu pour traiter tout (et non un simple choix) le papier imprimé et les matériaux d\’emballage.  Ceci mène à une nouvelle option : pourquoi ne pas ramasser tout le papier imprimé et l\’emballage dès le départ?  Bien sûr, ce n\’est pas la totalité qui trouvera des marchés prêts à les recevoir et il se pourrait qu\’une partie aille à l\’énergie de déchets ou au site d\’enfouissement, mais si les frais de gestion sont équitables, ces matières non recyclables paieront une pénalité pour cela, ce qui en soi devrait encourager à repenser ces emballages et à réduire les résidus des centres de tri de matières recyclables. 

Mais il y a un problème.  Repenser un procédé coûte énormément d\’argent : environ 25 millions $ pour un centre de tri de matières recyclables à deux flux de matières, même davantage (au-dessus de 30 millions $) pour un flux de matières unique.  Et c\’est de l\’argent emprunté qui doit être remboursé au cours des 15 prochaines années au minimum.  Et cet argent ne sera pas prêté à moins qu\’il n\’y ait des contrats garantis en approvisionnement de matières.  Donc, les transformateurs britanno-colombiens ont besoin de contrats à long terme.  Un contrat de cinq ou sept années, qui représente vraisemblablement ce qui serait garanti en vertu des exigences de l\’ébauche de plan pour s\’assurer d\’obtenir du tonnage de la part des entrepreneurs en collecte de matières, serait insuffisant pour que les transformateurs puissent même envisager d\’innover en construisant un tout nouveau centre de tri de matières recyclables. 

Permettre aux sociétés transformatrices de soumissionner directement pour la collecte à long terme au cours d\’un processus d\’appel d\’offres supervisé par l\’organisation gestionnaire (Multi-Material BC) leur donnerait au moins la possibilité de s\’assurer cet approvisionnement, mais les planificateurs de l\’ébauche britanno-colombienne ont fermé cette porte particulière, forçant les transformateurs à négocier des contrats séparés avec pas moins de 60 municipalités différentes.  Les coûts administratifs supplémentaires pour entreprendre ces négociations multiples (légaux, comptables) seront passés aux gestionnaires responsables dans leurs coûts de traitement.  Ainsi en sera-t-il aussi des « coûts de risques » de l\’espace vide prévu au centre de tri de matières recyclables pour l\’ajout « à quelque moment futur » de nouvelles matières au système de collecte.  Et qu\’est-ce qui arrivera si l\’entrepreneur en collecte de matières change à un moment donné?  En présumant que deux contrats de sept ans auraient été signés d\’abord, le transformateur pourrait être laissé à payer les pots cassés avec seulement la moitié du centre de tri remboursée. 

Les décisions politiques concernant la collecte ont des conséquences (et des coûts) en aval.  Ce qui est réellement frustrant, c\’est qu\’il existe une solution de rechange à l\’approche actuelle des planificateurs d\’ébauche, viable, logique, dirigée par l\’industrie, à meilleur coût, et que les planificateurs de MMBC connaissent depuis des mois. 

 

  1. Établir des zones de collecte : La province peut aisément être divisée en zones de collecte basées sur les facteurs géographiques et démographiques.  Quelles sont les matières et quelle est la logistique la plus efficace pour les ramasser?  La collecte axée sur les frontières municipales ou là où une frontière municipale en longe une autre n\’a aucun bon sens économique.  Ce que font les zones de collecte, bien sûr, c\’est de mettre l\’accent sur une collecte efficace et efficiente plutôt que d\’indiquer qui la fera (le gouvernement local ou le secteur privé). 

 

Quiconque rencontre les critères de qualification de Multi-Material BC pour la collecte devrait avoir le droit de concurrencer.  Personne n\’est exclus.  Les soumissions des gouvernements locaux sont les bienvenues.  Cela s\’appelle égalité des chances.  Si vous ne performez pas (peu importe que vous soyez un gouvernement local, un entrepreneur du secteur privé ou un service d\’abonnement) vous êtes hors de la course.  Établir des conditions pour les soumissions de manière à obtenir un maximum de diversification.  Mettre en place progressivement les zones à mesure que les contrats existants se terminent, elles n\’ont pas besoin de débuter toutes en même temps.

 

  1. Inclure tout le papier résidentiel et l\’emballage dès le départ : ceci est conforme à l\’article 11 (2) de l\’Environmental Management Act touchant la réglementation du recyclage à l\’effet qu\’« un producteur doit exploiter une installation de collecte pour tous les produits (papier imprimé et emballage) présentement ou auparavant vendus…  »  Avec cette option, tous les gestionnaires responsables ont la possibilité de faire ramasser leurs matières (et de ne pas payer pour un programme qui ne ramasse pas leurs articles particuliers).  Ceci créerait une égalité des chances entre les matières (au lieu d\’avoir une formule de financement surpondérée à l\’égard du coût pour recycler les matières plutôt que de pénaliser ceux qui ne les recyclent pas), et cela véhiculerait un message cohérent, harmonisé, simple (tout le papier imprimé et l\’emballage) aux consommateurs à travers la province. 

 

Ceci mettrait davantage l\’accent sur la conception du recyclage ou sur la fin de vie (une chose que désire le ministère britanno-colombien), forçant les gestionnaires responsables à se focaliser sur les matières qui ne sont pas recyclables et/ou compostables et vraisemblablement destinées à l\’énergie de déchet ou à l\’enfouissement.  Les frais de gestion devraient refléter la hiérarchie de gestion déclarée par la province.  En outre, cette option permettrait aux transformateurs de concevoir maintenant en fonction de toutes les matières, et de commencer leur traitement immédiatement, plutôt que de (comme nous l\’avons fait remarquer précédemment) payer pour les coûts en capital d\’espace de centre de tri et/ou d\’ajouter au centre des équipements au compte-gouttes (une solution plus coûteuse pour les gestionnaires responsables qui vont payer en bout de ligne).

 

  1. Établir des méthodes de collecte pour la province entière : le type et la proportion des matières à ramasser (80 % papier) et la nécessité de maximiser les revenus du marché suggèrent qu\’une approche à deux flux de matières (fibres de papier et contenants en plastique, verre et métal) est une solution à moindre coût et efficace.  Le flux unique (jeter tout dans la boîte) tend à devenir un ramassage secondaire d\’ordures avec une quantité plus grande de résidus destinés à l\’énergie de déchets ou au site d\’enfouissement.  Les locataires ou propriétaires n\’ont aucun problème à faire la distinction entre les fibres et les contenants et ils estiment qu\’ils font quelque chose pour l\’environnement à ne pas simplement jeter des choses dans une boîte ou dans un sac juste pour s\’en débarrasser.  Un camion spécialisé dans le ramassage des fibres une semaine et des contenants la semaine suivante est facile à mettre sur pied et fonctionne avec succès à Ottawa, et se marie même très bien avec la collecte des ordures et des déchets organiques. 

 

  1. Laisser les soumissions pour la collecte et le traitement : un organisme unique (MMBC) devrait contrôler les soumissions pour la collecte et le traitement (avec des mécanismes appropriés de résolution des conflits).  Il est logique d\’avoir une entité administrative qui contrôle le portrait général (collecte, traitement, gestion de la logistique et communications) et la présentation de rapports au ministère de l\’Environnement.  Il n\’y a aucune nécessité de perpétuer l\’approche décousue actuelle ni aucune nécessité d\’avoir un prix d\’équilibre et le rafistolage perpétuel qui en résultera.  Le rôle du MMBC devrait consister à gérer et contrôler les coûts globaux du programme, à assurer la liaison avec les gouvernements locaux et à stimuler l\’innovation par le biais de projets pilotes et de programmes de recherche et de développement.

Nous savons qu\’il se fait tard (le plan d\’ébauche tout frais publié pour consultation doit être entre les mains du ministre d\’ici le 19 novembre, mais les gestionnaires responsables connaissent les conséquences de la voie qui leur est proposée.  Il est indubitable que ce sont les épiciers qui doivent gérer le processus.  Ce qui nous inquiète, c\’est que les planificateurs aient déjà accepté d\’essuyer des pertes sèches.

 

John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
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