À la lecture de la récente ébauche de la Stratégie pour un Ontario sans déchets, nous avons été frappés non pas par ce qui est dit, mais par ce qui ne l\’est pas.
Dans le chapitre intitulé « Transformer l’Ontario en un chef de file », le ministère de l\’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique rend hommage aux boîtes bleues : « Le programme des boîtes bleues, un programme de recyclage reconnu à l’échelle internationale, est disponible dans 97 pour cent des foyers et il permet de détourner environ 66 pour cent du papier imprimé et des emballages résidentiels des sites d\’enfouissement. » À qui attribue-t-on le mérite de ce succès ? « Cette réussite continue est possible grâce aux résidents, aux municipalités, aux entreprises et aux sociétés de gestion des déchets. »
Quoi ? On ne parle pas la clientèle finale ? Où le ministère pense-t-il que toute cette matière se retrouve ? Où parle-t-on du mérite des entreprises comme Atlantic et Résolu/Abitibi, les pionnières du recyclage des vieux journaux dans cette province ? Quel mérite accorde-t-on à Cascades/Norampac, Strathcona Paper et d\’autres, qui ont innové en recyclant des emballages dès les années 1990 en Ontario, et qui ont été parmi les premières usines en Amérique du Nord à utiliser du carton-caisse usagé et à en développer le marché ?
Toutes les usines d\’emballage ontariennes utilisent maintenant des boîtes de carton ondulé usagées provenant de sources industrielles et résidentielles pour fabriquer les nouveaux emballages, qui sont pour la plupart faits à 100 % de matière recyclée. Toutes fournissent des emplois aux Ontariens. Toutes paient des taxes municipales. En ce qui concerne les boîtes bleues, le papier représente 75 % des matières recueillies et 50 % du revenu total du programme. Et cela ne représente que les clientèles finales du papier. Les clientèles finales d\’autres matières ont aussi connu des innovations.
Nous ne disons pas que les municipalités et leurs résidents, les entreprises (particulièrement celles qui ont soutenu les premiers travaux d\’OMMRI, de CSR et maintenant d\’Intendance Ontario) ou les transporteurs de déchets n\’ont pas joué un rôle important dans la grande réussite du programme des boîtes bleues. C\’est le cas. Nous voulons seulement notre part du mérite ! Cette formidable économie circulaire n\’existerait pas sans nous. Donnez-nous un peu d\’amour !