Les cibles de l’économie circulaire doivent tenir compte du contenu en matières recyclées

Le ministère ontarien de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC) se penche actuellement sur ce qu’il appelle les objectifs spécifiques de « gestion » des matières recueillies dans les boîtes bleues, comme le papier, le plastique, le verre, l’acier et l\’aluminium. Le ministère a déjà indiqué qu’il souhaite voir le taux collectif de récupération des boîtes bleues atteindre 75 %, alors que le taux actuel est de 64 %.

Avant d’examiner en détail les cibles précises pour les différentes matières, nous devons nous préoccuper d’un enjeu important qui concerne directement l’économie circulaire à laquelle le ministre et la province disent vouloir se rallier, c\’est-à-dire la question du contenu en matières recyclées. L’utilisation de contenu recyclé permet de faire circuler les matières en boucle aussi longtemps que possible.

La majeure partie des boîtes de carton ondulé et du carton pour boîtes fabriqué en Ontario, par exemple, est déjà faite à 100 % de matières recyclées, à partir de boîtes et de papier recueilli après usage dans les usines, les supermarchés, les bureaux et les hôpitaux, ainsi que dans les boîtes bleues et les centres de recyclage. L’industrie ontarienne des emballages de papier et de carton a franchi cette étape importante après avoir investi pendant de nombreuses années des millions de dollars en nouveaux équipements de nettoyage et de classement. En effet, les usines du sud de l’Ontario ont tracé la voie en Amérique du Nord en intégrant le vieux carton issu de la collecte domestique à leurs pâtes de carton recyclé dès les années 1990. Aujourd’hui, quelque 94 % des Canadiens peuvent recycler le carton.

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Le Conseil de l’environnement des emballages de papier et de carton (CEEPC) a suivi et largement fait connaître au public les progrès de l’industrie vers une économie plus circulaire. Cependant, ses membres se retrouvent en concurrence sur le marché avec des matériaux vierges qui ont fait très peu de progrès vers l\’augmentation des matières recyclées ou la « circularité ».

Le secteur du plastique, par exemple, ne publie pas de données sur le contenu moyen en matières recyclées à notre connaissance et le taux de réacheminement global des matières plastiques dans les boîtes bleues est franchement faible (32 %). Le pourcentage de réacheminement de la pellicule de plastique est passé de 6 % à 12 % au cours des 13 dernières années, et celui du polystyrène de 3 % à 6 % pendant la même période.

Pour faire en sorte que les règles du jeu soient justes entre les différentes matières, nous avons besoin de politiques publiques qui encouragent une plus grande utilisation des matières recyclées ou une certaine reconnaissance des résultats obtenus en ce qui concerne les matières recyclées dans la formule de financement des boîtes bleues et les objectifs de rendement. Nous n’observons rien en ce sens actuellement et les emballages de papier et de carton font encore face à la concurrence grandissante des plastiques vierges moins coûteux. Pourquoi la province n’établirait-elle pas un objectif de 40 % de contenu moyen en matières recyclées pour tous les emballages vendus en Ontario d’ici 2020, et de 70 % d’ici 2027? Cela nous mettrait sur la voie d’une économie plus circulaire en plus de créer des règles du jeu plus équitables.

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John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
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