Le programme des boîtes bleues récupère 80 % du papier résidentiel

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Le tout premier système de collecte de matières recyclables au monde a été lancé en Ontario il y a plus de trente ans. Pressenti pour un prix des Nations Unies, le système demeure aujourd’hui une méthode pratique et simple pour collecter diverses matières auprès de la population et de les acheminer vers les centres de recyclage.

Ce qu’il faut savoir, c’est que la boîte bleue contient essentiellement du papier. En effet, si l’on fait exception des déchets organiques, le papier tous types confondus s’est toujours classé au premier rang des matières d’usage résidentiel et c’est encore le cas aujourd’hui.

En 2013 (dernières données disponibles), les produits de papier représentaient les deux tiers du volume des matières recyclables produites par les foyers ontariens. Une proportion impressionnante de 76 % de ce papier a été ramassée puis envoyée vers les centres de recyclage (85 % des imprimés, surtout de vieux journaux; 93 % du vieux carton ondulé; 48 % du vieux carton-caisse – il y a place à l’amélioration pour ce dernier type).

Le taux de récupération des autres matières à usage domestique en Ontario sont pour le moins disparates : la plus grande partie du verre non géré par la LCBO se retrouve dans les boîtes bleues (91 %), tout comme les bouteilles composées de PTE et de HDPE (respectivement 59 % et 57 %). Un maigre 40 % de l’emballage d’aluminium est récupéré, et la proportion est encore moindre pour l’ensemble des matières plastiques (30 %).

S’il est vrai que l’industrie des plastiques tente de changer les choses – c’est le cas de plusieurs sociétés membres du CEEPC, très investies dans des initiatives de recyclage du plastique((Cascades Récupération et le groupe Emterra Environmental ont cofondé Green by Nature, une coentreprise de recyclage du plastique de Colombie-Britannique, et Canada Fibers a récemment annoncé sa participation dans une coentreprise de recyclage du plastique en Ontario.)) –, on doit se rendre à l’évidence que le recyclage des emballages de plastique accuse un retard. La jauge de ce qui est communément appelé « Autres plastiques » constitue la contribution la plus significative de ce secteur depuis dix ans en ce qui concerne le recyclage résidentiel. Qu’est-ce qui explique ces résultats? L’instauration de la collecte en vrac (formule « tout dans le même bac »)? Le fait que la population a du mal à distinguer les types de plastiques recyclables de ceux qui ne le sont pas, jetant tout dans la boîte bleue dans l’espoir que d’autres fassent le tri? Bonne question. Dans le cas de la pellicule plastique, le taux de récupération n’a presque pas bougé en dix ans, passant de 6 % à 7 %.

Cette disparité importante des taux de récupération fait émerger des questions fondamentales à propos du fonctionnement même du système de récupération ontarien. La question de la pertinence d’un système de consigne perdure. Le rôle de l’énergie de biomasse dans la gestion des déchets est aussi une question d’intérêt. Quant à la question du financement de l’industrie, on est en droit de se demander si l’on envoie le « juste » message aux producteurs d’imprimés et d’emballage de papier. Notre prochain blogue traitera des matières qui ne trouvent pas leur voie dans le système des boîtes bleues, ainsi que des solutions envisageables pour remédier à la situation.

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John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
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