Oui, nous savons que les emballages sont une calamité et qu’ils devraient être interdits par la loi. Mais il arrive parfois que des paroles en l’air qui colportent des faussetés sur les déchets d’emballage nous restent en travers de la gorge et doivent être corrigées. C’est le cas des propos tenus par Eric Reguly dans un article paru le 14 avril dernier dans le Globe and Mail « Beyond Zuckerberg, it’s time to hold Bezos to account, too ».
Dans son envolée contre le service de livraison à domicile Prime d’Amazon, M. Reguly s’en prend à tort aux humbles boîtes de carton ondulé dans lesquelles sont livrées les marchandises.
Les boîtes qui font l’objet de l’indignation de M. Reguly ne sont certainement pas « jetées » après usage. En fait, les boîtes de carton ondulé constituent l’épine dorsale de l’un des plus importants commerces de produits au monde, sont un moteur d’exportation pour le Canada et fournissent la matière première de la plupart des nouvelles boîtes fabriquées au Canada. En effet, la plupart des boîtes en carton ondulé fabriquées au Canada contiennent 100 % de matières recyclées et sont faites principalement en recyclant encore et encore ces mêmes vieilles boîtes.
Nous récupérons actuellement environ 85 % des boîtes en carton ondulé utilisées au Canada. Selon Stewardship Ontario, le système des boîtes bleues atteint même un taux de récupération incroyable de 98 % en Ontario. Il s’agit d’un pourcentage assez impressionnant.
Par ailleurs, cette récupération ne se fait pas « surtout aux frais des contribuables », comme le prétend M. Reguly. En Colombie-Britannique et au Québec, c’est l’industrie qui paie 100 % du coût net de la récupération résidentielle domestique. L’Ontario, où l’industrie paie actuellement 50 % de ces coûts, se dirige aussi vers 100 %. En Saskatchewan et au Manitoba, l’industrie paie 75 % et 80 % de coûts de récupération respectivement.
Jetez des paroles en l’air si vous voulez, mais ne jetez pas vos boîtes.