Comment se fait-il qu\’on n\’entende pas plus parler de la déforestation par le pétrole et le gaz?

\"JohnJohn Mullinder, Directrice exécutive

(Afficher des articles réguliers sur les questions d\’environnement et de durabilité incidence sur l\’industrie canadienne du papier d\’emballage).

Durant le récent débat sur les sacs en plastique à Toronto, un individu s\’est levé et a dit que tout ce qu\’il faut savoir au sujet de la solution de rechange (les sacs en papier), c\’était la déforestation.  Le mot évoque des images de négligence et de destruction inutile.  Et s\’il s\’adonne que vous vendez ou défendez les sacs en plastique, c\’est une puissante remarque cinglante à envoyer à la tête de votre concurrent.

Le déboisement n\’est clairement pas une bonne affaire étant donné qu\’enlever la couverture forestière enlève à la terre sa capacité de réduire les gaz à effet de serre.  Les arbres constituent un gigantesque ensemble de poumons : ils inhalent le dioxyde de carbone que produisent les gens, les animaux et la matière en décomposition, et exhalent de l\’oxygène, qui soutient tous les organismes vivants (y compris nous).  Les forêts purifient l\’eau, elles assurent le contrôle de l\’érosion, conservent le sol et l\’eau, et elles agissent en qualité de pièges à carbone.

De sorte que, tant est qu\’il soit possible de le faire, il faut éviter la déforestation.[1]  Et au Canada, ce l\’est en principe.  Environnement Canada a estimé la déforestation au Canada à 45 000 hectares sur un total de 397,3 millions d\’hectares de forêts, de terres boisées et couvertes d\’arbres en 2010. [2]  Cela ne représente que 0,01 pour cent.  La déforestation dont nous entendons parler est principalement celle des forêts tropicales, et non celle des forêts canadiennes, et pas celles où l\’on s\’approvisionne en matière pour sacs.

Et voici où ça devient intéressant.  Parce que lorsque vous décortiquez les détails pour le Canada, il se trouve que l\’extraction de l\’huile et du gaz (les matières premières dont sont dérivés les plastiques) sont responsables de plus que le double de la déforestation au Canada en comparaison de l\’industrie forestière.[3]  Ce n\’est pas tout à fait l\’image qu\’ont la majorité des Canadiens et des Canadiennes.  Bien que les sacs en plastique ne représentent qu\’une petite composante de la production globale de plastique et de l\’utilisation du gaz naturel, les sacs en papier ne sont responsables d\’aucune déforestation nette parce que l\’industrie forestière régénère la forêt en replantant et en semant plus que ce qu\’elle ne récolte.

Alors, il est à espérer que le lobbyiste du plastique qui a lancé cette épithète malveillante à propos des sacs en papier prendra le temps  la prochaine fois de consulter les antécédents de sa propre industrie au sujet de la déforestation. Pour une raison ou pour une autre, nous en doutons. Mais vous pouvez vérifier ces faits et d\’autres encore au sujet des sacs en papier sur un nouveau site Internet que nous avons mis en ligne à www.paperbagscanada.org/fr.

 



[1] Déforestation est défini par Ressources naturelles Canada en tant que « conversion à long terme des forêts en vue d\’autres utilisations de la terre ». Au Canada, la déforestation résulte principalement de la conversion des terres en vue de l\’agriculture, du développement industriel, de l\’extraction des ressources et de l\’expansion urbaine. L\’exploitation forestière, quand elle est suivie par de la régénération, n\’est pas de la déforestation ». Ressources naturelles Canada, L\’État des forêts au Canada, rapport annuel (2012), page 26.

[2] ibid. L\’État des forêts au Canada, pages 11 et 27.

[3] ibid. L\’État des forêts au Canada, page 27. Projets pétroliers et gaziers (10 600 hectares en comparaison des 4 500 hectares de l\’industrie forestière, résultant de la création de routes d\’accès forestier permanentes).

John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
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