La province de la Colombie-Britannique a demandé aux « gestionnaires responsables » de l\’industrie (les propriétaires de marques et les détaillants) de concevoir un programme pour la collecte, le traitement et la commercialisation du papier imprimé et de l\’emballage résidentiels. Voici ce à quoi le plan du programme devrait ressembler :
1. Il devrait inclure tout le papier imprimé et l\’emballage.
Il ne devrait y avoir aucune exception. C\’est-à-dire, pas de système de type ontarien-québécois-manitobain dans lequel possiblement 80 p. 100 des matières sont ramassées avec le reste à quelque moment distant dans l\’avenir. Pourquoi? Parce que c\’est ce que demande, pour sa part, le ministère de l\’Environnement de la Colombie-Britannique. La réglementation britanno-colombienne stipule clairement « tout » le papier imprimé et l\’emballage. Elle ne dit pas « les matières pour lesquelles il existe actuellement des marchés ». Elle dit tout. Avoir toutes les matières dans un programme est un déclencheur du changement.
Cela veut dire plusieurs choses, outre le fait de rencontrer les obligations légales des gestionnaires responsables. Ça signifie que tous les gestionnaires responsables auront la possibilité de faire ramasser leurs matières (sans payer pour un programme qui ne ramasse pas leurs éléments particuliers). Ça signifie une égalité des chances entre les matières (au lieu de financer des formules qui sont surpondérées en faveur du coût de recycler les matières plutôt que de pénaliser ceux qui ne le font pas). Elle véhicule un message cohérent, harmonisé et unique aux consommateurs à travers la province à propos de ce qui est ramassé (tout le papier et l\’emballage, sans exceptions). Et elle met un accent de plus en plus fort sur la conception du recyclage ou de la fin de vie (une chose que le ministre de la Colombie-Britannique désire également).
2. Si toutes les matières sont incluses, alors il est clair que la collecte et le traitement vont être très différents de ce qui existe aujourd\’hui.
Collecte : le programme de collecte va devoir être en mesure de traiter une grande variété de papiers imprimés et de matériaux d\’emballage (quelque 115 types différents, selon une liste compilée par Dan Lantz de Cascades Récupération). Le programme actuel ne peut accomplir cela, et il est inefficace en partie du fait que la collecte est axée sur les frontières municipales individuelles et leurs juridictions. Ce n\’est pas la faute de municipalités, elles ont hérité de la situation. Mais la collecte est plus efficace lorsqu\’elle est axée sur des zones de collecte qui ont une logique géographique et démographique plutôt qu\’une frontière municipale qui vient se buter contre une autre.
La collecte de plus d\’une centaine de matières différentes signifie également que les méthodes de collecte ont besoin d\’être unifiées et cohérentes. Compte tenu que le programme de récupération britanno-colombien projeté est principalement axé sur le papier (80 p. 100), il semblerait sensé de ramasser deux flux de matières différents (les fibresde papier et le verre, le plastique et les contenants métalliques). La collecte à deux flux a prouvé qu\’elle coûte moins cher (important pour les gestionnaires qui la financent) ; pour maximiser la qualité et la valeur des matières ramassées ; et pour offrir plus de flexibilité à la conception du programme.
Traitement : traiter plus de 100 matériaux différents requiert, en outre, de nouveaux schèmes de conception dès le départ. Une industrie de transformation forte (comprenant les membres du CEEPC) existe déjà en Colombie-Britannique, et elle est préparée à investir dans la conception de nouvelles installations de récupération des matières (MRF) une fois que les gestionnaires responsables et la province s\’entendront sur le fait que le programme couvre tout le papier imprimé et l\’emballage (et non uniquement les matières largement recyclées actuellement). Il est beaucoup plus économique de concevoir à l\’avance plutôt que d\’ajouter des pièces plus tard moyennant un coût considérable pour les gestionnaires.
Pour faire ces investissements, les transformateurs doivent réunir des capitaux, et ils ne peuvent le faire que s\’ils ont entre les mains une solide garantie à l\’effet que les matières sur lesquelles ils conçoivent leurs installations vont réellement arriver en quantité et avec les qualités attendues. Il est également logique pour les transformateurs d\’utiliser ces mêmes installations pour les matières industrielles, commerciales et institutionnelles (matières ICI) qui sont recyclées. Il existe des économies d\’échelle éprouvées à travailler de cette façon, et des coûts réduits pour les gestionnaires (pour les matières du secteur résidentiel).
3. Les municipalités seront clairement impliquées dans la transition et au delà
Le gouvernement britanno-colombien désire passer d\’un programme contrôlé par les municipalités et financé par les contribuables à un programme contrôlé par l\’industrie et financé par l\’industrie. Cela signifie que l\’infrastructure de collecte actuelle (donnée à contrat au secteur privé sur la base des frontières municipales) a besoin d\’être examinée à la loupe pour en améliorer l\’efficacité. Il n\’y a aucune raison, toutefois, pour qu\’une municipalité n\’aille pas en soumission pour un contrat de collecte ou de traitement dans l\’avenir avec des soumissionnaires du secteur privé. Et étant donné que les municipalités sont responsables de gérer la collecte d\’autres flux de matières des ménages britanno-colombiens (déchets organiques, ordures, etc.), elles continueront de toute façon de s\’adapter avec le nouveau programme de papier imprimé et d\’emballage exploité par l\’industrie. Voici le temps pour la province et les gestionnaires responsables de saisir l\’occasion de livrer quelque chose de très spécial en Colombie-Britannique sans que l\’émotivité, la protection des clans et la politique ne viennent faire obstacle.