John Mullinder, Directrice exécutive
(Afficher des articles réguliers sur les questions d\’environnement et de durabilité incidence sur l\’industrie canadienne du papier d\’emballage).
Quand les détaillants ont commencé à abandonner les sacs en plastique il y a quelques années de cela, l\’industrie canadienne des plastiques (ACIP) a réagi en qualifiant les sacs en papier d\’« arborivores ». Plus récemment, le lobby contre l\’interdiction des sacs en plastique a demandé avec instance aux conseillers municipaux : « Sauvez un arbre. Renversez l\’interdiction des sacs. » Aujourd\’hui, la tendance se poursuit, l\’ACIP alléguant que le sac en plastique a été inventé « afin de protéger les arbres et empêcher la coupe à blanc de nos forêts ». [1]
Mais où sont-ils donc, tous ces arbres que nous « éliminons »? Voyez la mince ligne noire dans la mer verte ci-dessous :
La ligne représente la petite quantité de forêt commerciale qui a été effectivement récoltée par les industries du papier et du bois d\’œuvre durant l\’année la plus récente pour laquelle nous ayons des données. Il s\’agit ici de l\’industrie entière : le bois d\’œuvre pour le logement et la construction ; les pâtes et papiers pour les journaux ; les fournitures de bureau ; les papiers-mouchoirs ; et une petite quantité pour les catégories d\’emballages. Au total : moins de 0,2 %.
Ce ne sont pas nos chiffres. Ces chiffres proviennent de Ressources naturelles Canada, le ministère du gouvernement fédéral chargé de compiler un rapport annuel sur l’état des forêts au Canada[2]. Voici quelques autres faits ‘gênants’ à prendre en considération :
- Plus de 70 % des aires forestières au Canada n\’ont jamais été récoltées [3]
- La couverture forestière et le terrain boisé du Canada sont demeurés à peu près constants au cours des 20 dernières années. [4]
- L\’utilisation par le Canada des ressources forestières et la protection des espèces en danger ont toutes deux reçu un « A » dans une étude comparative récente de 17 pays. [5]
- Quelque 42 % des forêts certifiées de tierces parties indépendantes du monde entier se trouvent ici au Canada.[6]
- Une des trois usines qui produisent du matériel de sacs en papier utilise principalement de la pâte recyclée (du carton ondulé usagé ramassé derrière les supermarchés et les usines ou en bordure des rues) tandis que les deux autres utilisent des copeaux de bois et du bran de scie restant des opérations de sciage (de la production de bois d\’œuvre). Pour ces usines, un approvisionnement en matériaux d\’arbres frais (à être partagé avec le bois d\’œuvre) n\’est récolté que lorsqu\’ils sont incapables d\’obtenir assez de copeaux et de bran de scie. Les trois usines sont toutes certifiées par des programmes de gestion durable des forêts de tierces parties indépendantes internationalement reconnues[7].
Oh, et nous avons presque oublié de mentionner que nous ne faisons pas seulement qu\’éliminer les arbres, nous les faisons repousser également. Environ 67 % de ce qui est récolté est actuellement régénéré par la plantation d\’arbres et l\’ensemencement direct (quelque 650 millions de semis d\’arbres par an ou 1,78 million de semis par jour), tandis que le reste se régénère de façon naturelle[8]. Donc, essentiellement, l\’industrie équilibre la cueillette des arbres dont elle a besoin avec la croissance de la nouvelle forêt. Et selon Ressources naturelles Canada et le Conference Board, nous nous en acquittons fort bien.
Alors, nous devons poser la question : que font les gens du plastique? Où est donc leur certification de tierces parties indépendantes concernant leur façon d\’extraire leurs matières premières (pétrole brut et gaz naturel) d\’Alberta, de Chine ou d\’ailleurs? Et exactement comment prévoient-ils faire repousser ce pétrole et ce gaz? On se le demande, comme ça en passant.
[1] La coupe à blanc n\’est pas la calamité qu\’ACIP prétend qu\’elle soit. Elle est reconnue comme une méthode de récolte selon les normes de gestion durable des forêts telles que PEFC, CSA, SFI et FSC. Dans son plus récent guide Sustainable Procurement (approvisionnement écoresponsable), l\’Institut des ressources mondiales et Conseil mondial des affaires pour le développement durable reconnaît que « la coupe à blanc peut accomplir ce qui suit : elle imite la dynamique de certaines perturbations naturelles des forêts (p. ex., incendies, chablis causés par le vent, insectes) ; dans certains écosystèmes, elle permet la régénération et la croissance rapide de certaines espèces d\’arbres ; elle coûte moins cher ; elle rend la foresterie plus rentable ; (et) elle procure des conditions de travail plus sécuritaires aux ouvriers forestiers. » Sustainable Procurement of Wood and Paper-based Products, version 3 mise à jour en décembre 2012, page 2.60 www.SustainableForestProducts.org
[2] Ressources naturelles Canada, L’État des forêts au Canada, rapport annuel 2012, page 11.
[3] OCDE, Examens environnementaux de l\’OCDE : Canada (Paris : OCDE 2004) 85, cité dans Conference Board du Canada How Canada Performs, Use of Forest Resources, janvier 2013.
[4] Conference Board du Canada, How Canada Performs, Forest Cover Change, ibid.
[5] How Canada Performs, Use of Forest Resources, Threatened Species, ibid.
[6] Association canadienne de normalisation (CSA), Sustainable Forestry Initiative (SFI), Forest Stewardship Council (FSC). www.certificationcanada.org
[7] CSA, Programme for the Endorsement of Forest Certification (PEFC), FSC.
[8] Ressources naturelles Canada, ibid.
J’ai une terre agricole ,et je trouve des des sacs de plastique accrochés dans les branches et sur le sol . Si on ne les ramasse pas il restent là pour longtemps . À quand une offensive pour revenir aux sacs en papier? Jules Brassard