Le CEEPC souffle ses 25 bougies

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Le CEEPC peut être envisagé comme un legs durable de l’affaire du Mobro 4000. Cela se passait en 1987. Une barge de déchets en partance de New York a fait entendre son grondement de port en port, afin de décharger son cargo odorant. Tour à tour, les ports visités aux États-Unis, au Mexique et au Belize ont refusé « le chargement d’ordures le plus regardé de mémoire d’homme ». L’histoire du Mobro 4000 a fait le tour du monde, devenant une saga télévisée, dont l’action (et surtout l’inaction) était scrutée au quotidien. Sa couverture médiatique fut comparable à celle réservée récemment à la disparition d’un avion de ligne dans l’océan Indien et aux fouilles qui s’ensuivirent.((La chaîne NBC a fait valoir à l’époque que le Mobro 4000 était « poursuivi par des avions de chasse de deux pays », présumément du Mexique et du Belize. La seconde citation, « the most watched load of garbage in the memory of man», est attribuée au présentateur vedette Dan Rather. Ici ))

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Le télégénique Mobro 4000 est devenu le symbole de la surconsommation. À la même époque, l’OCDE publiait un rapport qui mettait le Canada parmi les plus grands gaspilleurs mondiaux. La classe politique a alors réagi : il était grand temps de faire quelque chose, de gérer ce gaspillage, et en premier lieu, les matériaux d’emballage. Comme c’est la tradition au Canada, un comité consultatif a été mis sur pied et en 1990, le Protocole national sur l’emballage (PNE) était adopté.

Le CEEPC n’existait pas encore, mais le PNE a dès lors attiré l’attention de ses futurs membres. Des rencontres de haut niveau se sont tenues, et la décision a été prise d’envoyer une délégation à Ottawa, qui aurait pour mission de communiquer à Environnement Canada les avancées et les réalisations de l’industrie papetière en matière de recyclage.

La rencontre au sommet d’Ottawa ne s’est pas passée aussi bien que prévu. Les représentants de l’industrie papetière ont été étonnés d’apprendre que les emballages de carton ondulé, entre autres, étaient considérés comme « l’ennemi public numéro un ». Vu leur poids, ils étaient une cible facile. Les représentants ont bien tenté de se défendre : « L’emballage de papier compte pour la majeure partie des emballages. C’est évident qu’il y en ait une grande quantité. » Puis : « Le carton est plus lourd que la plupart des autres matières d’emballage, alors oui, les chiffres ressortent ». Même un argument comme « Notre secteur présente d’excellentes statistiques de récupération du papier » a laissé les ministres de glace.

Une fois remis de cette expérience éprouvante, le groupe a organisé une nouvelle rencontre à Toronto, cette fois pour faire part des mauvaises nouvelles aux dirigeants de l’industrie. C’est dans ce contexte que le besoin d’un organisme-cadre a été formulé. Cet organisme devrait s’occuper des questions environnementales touchant tous les secteurs de l’industrie, c’est-à-dire les usines de papier et les usines de transformation, pour que toutes puissent s’exprimer d’une seule et même voix. Cet organisme proposerait par ailleurs des solutions pratiques, ne se contentant plus des solutions inutilisables imposées par l’État. Enfin, cet organisme serait en mesure de raconter l’histoire de l’industrie et de mettre au premier plan les réalisations de ses membres.

Le CEEPC était né. En 2015, le Conseil soufflera ses 25 bougies.((Le CEEPC célébrera ses 25 ans d’existence le 28 octobre 2015 (activités en après-midi, suivies d’un souper festif). Des précisions concernant l’inscription seront communiquées sous peu.))

John Mullinder

Executive Director Paper & Paperboard Packaging Environmental Council (PPEC)
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